Non-gae / 논개

Mais qui est Non-gae ?

Non-gae (논개) (de son vrai nom Ju Non-gae) est une gisaeng* ( servante ) de la fin du 16ème siècle, très connue en Corée du Sud. Elle est née à Jangsu dans la région de Jeolla et elle est morte en 1593 à Jinju.
Elle grandit dans une famille noble mais à la mort de son père, sa famille se retrouva ruinée. Pour subvenir au besoin de sa famille, elle devint la deuxième femme d'un noble qui s’appelait Choe Gyeong-hoe suite à un mariage arrangé.

La guerre Imjin (임진왜란,임진조국전쟁) éclata en 1592. Les Japonais déclarèrent la guerre à la dynastie Chosŏn (la Corée du Sud) et l'empire chinois et envahirent la Corée du Sud en moins de trois semaines. La guerre dura 7 ans jusqu'en 1598.

En 1593, la première bataille de Jinju eut lieu. La ville fut assiégée et finalement les Japonais réussirent à prendre la forteresse de Jinju. Après avoir résisté pendant 9 jours dans une bataille acharnée qui opposa 3 000 Coréens à une armée de 93 000 hommes japonais, le "mari" de Nongae, Choe Gyeong-hoe, fut tué.

Nongae

Pour célébrer la victoire, le puissant général,  le général Keyamura Rokusuke  (毛谷村六助), en charge avec d'autres de l’armée japonaise voulu la présence à ses côtés d'une séduisante servante coréenne que l'on appelle gisaeng (기생). A peine avoir fait son deuil, le soir de la victoire, Nongae se proposa comme gisaeng au Pavillon de Chokseongnu qui surplombe la rivière Nam à Jinju pour animer la soirée en tenant compagnie aux généraux et notamment à Keyamura Rokusuke, en dansant et en chantant. Elle fit beaucoup boire le général et elle l'emmena proche d'une petite falaise. Elle l'embrassa passionnément et se laissa tomber dans l'eau avec le général dans ses bras. Pour être sûre qu'il resta accroché à elle, elle mit une bague à chacun de ses doigts et serra de toutes ses forces ses mains afin de ne pas pouvoir se détacher de lui.

Ils tombèrent du rocher dans la rivière Nam et ils moururent tous les deux. Nongae vengea son fiancé et se sacrifia pour son pays.

Non-Gae, l’héroïne

C'est une héroïne importante dans l'Histoire coréenne. On peut la comparer à  Jeanne d'Arc. Cette histoire est surtout connue depuis les années 1960 qui a été le sujet de livres, films et dramas. Certaines personnes considèrent cette histoire comme une légende. Les informations restent difficiles à vérifier. Mais Nongae est devenue un symbole.


Elle représente la fidélité, le courage, la vertu et la persévérance des Coréens .

Elle est le symbole de valeurs chères aux Coréens.
Avoir rendez-vous avec Non-gae, c'est avoir rendez-vous avec la Corée et son peuple.

Aujourd'hui, il y a un palais en la mémoire de Nongae proche du palais de Chokseongnu au centre de Jinju. La falaise d'où elle s'est jetée porte le nom de Uiam (의암) qui veut dire le rocher de la vertu.

Il y a aussi un festival en son honneur qui a lieu chaque année au mois de mai (en général à la fin du mois).

Plus d'informations : http://nongae.jinju.go.kr

* Les Gisaeng sont souvent comparées aux Geisha. C’était des courtisanes coréennes qui  tenaient  compagnie aux rois, aux nobles, aux yangbans (une classe sociale de lettrés) et autres personnes de la haute société. Pour occuper et distraire ces messieurs, les servantes devaient savoir danser, chanter mais aussi écrire des poèmes. C’était des femmes extrêmement cultivées et douées. On ne s'improvisait pas gisaeng. Il fallait vraiment étudier dans des écoles spéciales pour espérer devenir une gisaeng de la cour que l'on appelait Haengsu (행수), 

Elles constituaient une vraie classe sociale qui avait un rôle à la fois important en côtoyant les nobles mais aussi dégradantes par leurs services rendus. D'un point de vue administratif, elle appartenaient à une caste du bas de l'échelle qui était héréditaire d'une génération à une autre.